Mieux comprendre les troubles anxieux (2/2)

Quand il s’agit d’anxiété, il est particulièrement problématique d’établir les limites entre le comportement normal et la pathologie, car lorsqu’elle est légère, l’anxiété joue un rôle d’adaptation dans le développement humain, indiquant qu’une action auto-protectrice est nécessaire pour assurer la sécurité. Parce que l’anxiété peut être évaluée sur un continuum, certains chercheurs suggèrent que l’anxiété extrême ne représente qu’une expression sévère du trait plutôt qu’un état distinct ou pathologique. Toutefois, les distributions peuvent être constituées d’entités distinctes. Néanmoins, le fait que l’anxiété s’inscrive dans un continuum de gravité n’exclut pas la présence de troubles qualitativement distincts à n’importe quel niveau de la classification. L’hypnothérapie peut être utilisée pour traiter les six principaux troubles anxieux, à savoir le trouble anxieux généralisé, le trouble obsessionnel compulsif, le trouble panique, le trouble de stress post-traumatique et la phobie sociale. Les détails.

L’hypnothérapie contre le trouble d’anxiété de séparation

Premièrement, on sait que les enfants et les adolescents sont en moyenne plus suggestibles que les adultes. Deuxièmement, le trouble d’anxiété de séparation partage avec les troubles anxieux une activation excessive du système sympathique et une faiblesse du parasympathique, qui sont liés à une capacité insuffisante à se détendre et à trouver des stratégies d’adaptation face à des situations anxieuses.

Grâce à des techniques adaptées aux caractéristiques particulières de l’enfant (suggestions directes ou indirectes, méthodes de relaxation adaptées et construites avec la collaboration et l’imagination du sujet, création et utilisation d’images évoquant le calme et la sécurité), l’hypnose peut d’abord réduire le niveau d’activation générale, permettant au patient de se calmer et de se concentrer sur les symptômes somatiques typiques des événements de séparation et les situations les plus courantes dans lesquelles ils se produisent.

De plus, par une désensibilisation systématique en état de relaxation ou de transe, l’hypnose permet d’exposer progressivement l’enfant à des images et des fantasmes de séparation toujours plus complexes, tout en gardant sous contrôle le niveau d’activation, jusqu’à atteindre, idéalement, le point où les situations craintes ne produisent plus d’anxiété.

L’hypnothérapie pour soigner l’anxiété sociale

Cette démarche s’effectue d’abord en réduisant le niveau général d’anxiété par des techniques cognitives, hypnotiques et de relaxation. Ensuite, l’hypnothérapie intervient sur l’image de soi par l’approfondissement de la conscience et sur la perception du milieu interpersonnel.

L’hypnothérapeute peut utiliser des techniques comportementales qui exploitent une approche très graduelle, et surtout abrégée, sur le sujet, pour réduire dans le temps la réaction d’anxiété face aux situations redoutées. Dans de nombreux cas, des techniques imaginatives et la récupération des souvenirs sont utilisées à travers l’entraînement à l’hypnose et l’auto-hypnose.

L’hypnothérapie contre les phobies spécifiques

L’hypnothérapie intervient également pour briser le cercle vicieux que les phobies établissent : phobie -> évitement -> peur maintenue. Tout d’abord les niveaux généraux d’anxiété sont réduits, par la relaxation, les techniques imaginatives, l’auto-hypnose, la formation autogène. Puis, généralement, l’hypnothérapeute travaille sur l’objet de la phobie à travers un processus de désensibilisation systématique, dans lequel il part de la simple imagination, en état d’éveil ou de transe, de l’objet craint, en procédant à une approche imaginative progressive de celui-ci tout en gardant l’anxiété sous contrôle. Le cheminement thérapeutique peut aussi inclure des prescriptions comportementales personnalisées.

Résultats cliniques

L’hypnose s’est avérée, selon diverses études, puissante pour réduire l’anxiété des patients sur le point de subir une intervention chirurgicale. Elle aide également à réduire l’anxiété des patients qui ont subi une intervention chirurgicale (p. ex., inquiétudes quant aux résultats de l’intervention) et la douleur post-opératoire.

Une étude réalisée en 2017 a comparé les avantages sur la régulation de l’anxiété obtenus avec deux traitements de groupe différents chez des patientes atteintes de cancer du sein. Le premier traitement était basé sur 15 séances de soutien de groupe, le second sur une intervention de groupe, également de 15 séances, qui combinait le soutien aux techniques cognitivo-comportementales et l’hypnose. Les résultats de l’étude ont clairement montré que ce deuxième traitement, qui comprenait l’utilisation de l’hypnose, était plus efficace que le premier pour augmenter la capacité à réguler l’anxiété des patients.

Vaincre les phobies

Les résultats d’une étude sur les changements de l’activité cérébrale résultant de l’utilisation de l’hypnose chez des patients souffrant de phobies indiquent que les stimuli anxiogènes peuvent en fait être limités par cette technique et que l’hypnose est une « méthode puissante et efficace pour inhiber la réaction des structures au circuit de la peur ». Les patients souffrant d’agoraphobie peuvent tirer des bénéfices considérables de la psychothérapie hypnotique, comme le démontre, par exemple, une étude qui montre également lors des suivis une stabilité des résultats obtenus et une amélioration progressive à la fin du traitement.

Par ailleurs, certaines méta-analyses sur l’utilisation de techniques psychologiques dans la réadaptation des troubles respiratoires révèlent que deux avantages importants de l’utilisation de l’hypnose sont la réduction de l’anxiété et l’augmentation de l’observance thérapeutique du patient.

Contre-indications, précautions et profil d’innocuité

La littérature scientifique ne semble pas faire état de contre-indications à l’utilisation de l’hypnose dans le traitement des troubles anxieux.

Cependant, le thérapeute doit évaluer les caractéristiques psychologiques du sujet dans le choix des images et des suggestions à utiliser, en référence au trouble particulier à traiter. Par exemple, dans le cas de phobies spécifiques, il doit traiter soigneusement l’impact des images proposées et procéder progressivement.

Enfin, bien qu’il n’existe pas beaucoup d’études contrôlées sur l’application de l’hypnose aux troubles anxieux, il convient de souligner que la documentation disponible nous permet de déduire un certain degré d’efficacité, particulièrement lorsque l’hypnose est utilisée dans le contexte de la psychothérapie.

De ce fait, les personnes souffrant de troubles anxieux ont tout intérêt de tester l’hypnothérapie. Si tel est votre cas et que vous souhaitez consulter un hypnothérapeute qualifié et expérimenté, nous vous invitons à nous contacter par téléphone ou par e-mail pour vous mettre en lien avec le praticien qui saura vous accompagner et répondre à toutes vos questions.